Nous sommes une petite équipe à intervenir, une fois par semaine pour fleurir, les différents lieux de prière de Penboc’h.
Nos motivations sont diverses, mais nous avons une passion commune : composer des bouquets !
Chacune a son expression, ses préférences ; notre diversité est source de richesse.
Je fais partie de cette petite équipe et vais témoigner de mon cheminement en matière de bouquets.
Ma grand-mère paternelle avait deux jardins ; l’un pour les légumes, l’autre pour les fleurs. Mon père avait un jardin où légumes et fleurs se côtoyaient avec bonheur. J’ai un jardin où fleurs et légumes réjouissent mon cœur et mon âme tout au long de l’année.
Pour moi, l’utilisation des fleurs et des branchages pour une composition florale, est un cadeau de Dieu qui met à ma disposition une part de sa création.
Souvent avant de composer un bouquet pour une célébration, je lis les textes de la liturgie. Des mots, des verbes résonnent en moi, et leur écho me fait choisir tel ou tel végétal ou tel ou tel vase.
Pour composer un bouquet je commence par les contempler pour savoir comment les disposer pour qu’ils donnent le meilleur d’eux-mêmes. Puis, intervient le moment du choix, les végétaux proviennent d’arbres ou d’arbustes qui sont à l’échelle de l’extérieur : nous les plaçons dans des espaces définis ; il faut donc les « élaguer » pour les ramener à des proportions harmonieuses.
Ensuite, la composition se met en place selon la « grâce » du moment. Je commence rarement un bouquet en sachant ce qu’il sera à la fin, c’est comme un échange entre les végétaux et moi. Il y a bien sûr des règles de compositions et des techniques qui permettent d’avancer avec assurance dans la création, mais nous avons aussi une part de créativité qui peut s’exprimer. Et dans ce moment, je rends grâce au Seigneur de me donner d’être un instrument qui donne à voir une part d’invisible.
Enfin, la mise en place dans le lieu retenu, relève de l’offrande. A partir de ce moment la composition ne m’appartient plus. Ce que j’ai pu vouloir signifier, ne sera pas forcément perçu. Chacun aura un ressenti différent selon sa sensibilité. C’est une école d’humilité, mais plus encore une source de joie profonde car le partage autour d’un bouquet peut avoir des répercutions dans le quotidien de ma vie.
Composer des bouquets pour un lieu de prière, est une prière. Cela peut être aussi un exercice spirituel : d’abord, s’extraire du quotidien pour consacrer un temps à leur réalisation ; ensuite choisir les végétaux ; puis les contempler ; de nouveau choisir ce que je garderai et non ; laisser monter en moi l’élan créateur en étant à l’écoute de mon cœur ; me laisser guider par cet élan en donnant le meilleur de moi-même par la technique et les choix opérés ; puis offrir et me dessaisir de ce qui vient de naître sous mes doigts. Cette pratique nourrit mon cœur et mon âme, elle me permet de transcender le quotidien d’une vie pas tous les jours facile !
Pascale LEROY
P-S : Notre équipe ne demande qu’à s’étoffer, si vous avez un peu de temps à partager cela nous soulagerait. Merci de contacter Corinne Dupont (tél. 02 97 44 00 19)
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