Quand la peur nous guette…
Y en a marre, ras-le-bol, Je ne supporte plus, j’ai peur d’un reconfinement, j’ai peur de rater mes études, j’ai peur de demain, de l’avenir… Et tel un tsunami, la peur vient s’immiscer dans les moindres failles jusqu’à nous empêcher de croire enj la vie. Les réseaux de communication génèrent, attisent et entretiennent cette peur, ce sentiment de vulnérabilité extrême. Ils nous dictent en quelque sorte nos mouvements intérieurs, nos états d’âme.
« Subir ou choisir la vie », c’est le thème d’une de nos sessions à Penboch et cette alternative est, en ce moment, à réfléchir chaque matin. Subir cette atmosphère en continuant à me gaver d’informations contradictoires et anxiogènes ou choisir chaque matin de porter attention, dans la journée, à au moins une chose bonne et belle : la première gorgée de café, un chant d’oiseau, un appel à un ami que j’ai perdu de vue, la contemplation d’une gravure… Chacun peut trouver pour lui-même l’objet d’un mouvement de plaisir ou de joie. L’important est de le décider, ce qui permet de colorer la journée en positif. Et le soir, lorsqu’on relit sa journée, on peut s’arrêter plus longuement sur ce plaisir, en goûter les effets positifs et croire que demain peut aussi apporter un souffle de plaisir.
Barbara Walter
Commentaire de l’Evangile du jeudi 28 janvier (Mc 4, 21-25)
« Faites attention à ce que vous entendez ! » dit Jésus. Il s’agit à la fois de la manière dont nous écoutons, de ce que nous entendons vraiment et de ce que nous en faisons.
La manière, c’est le temps que je donne à l’écoute, ma disponibilité, l’attention véritable que je porte à l’autre, ma capacité à chasser les distractions, à mettre à distance mon ressenti, à ne pas tout rapporter à moi. C’est aussi ma discrétion, mon humilité, mon refus de toute emprise, mon désir que l’autre grandisse.
Le fond, c’est ce que j’entends vraiment et la reconnaissance que je peux lui manifester pour sa sincérité et son courage dans les épreuves. Je n’ai pas la solution à ses problèmes, je ne suis pas sa solution, mais je peux les porter dans ma prière et l’encourager par une parole d’estime sincère. Je n’ai pas de conseils à lui donner et encore moins de prescription à lui faire, je ne peux pas me mettre à sa place, ni même lui dire ce que je ferais dans sa situation, mais j’ai à l’aider à trouver par lui-même ce qu’il doit et ce qu’il peut faire. Ce n’est pas la même chose !
« L’écoute est le plus beau cadeau que nous puissions faire à quelqu’un ! C’est lui dire, non pas avec des mots, mais avec ses yeux, son visage, son sourire : tu es important pour moi, tu es intéressant, je suis heureux que tu sois là… »
Père Georges Cottin, sj