Lettre aux amis en ce temps de confinement
Nous initions cette lettre hebdomadaire pour rester en lien et vous proposer quelques pistes de réflexions pour nourrir notre intériorité et dépasser nos inquiétudes.
Une invitation à vivre un temps de retrait(e) !
Très joyeux Noël à chacun(e)
Cette fête de Noël nous rappelle que chaque naissance est l’occasion d’accueillir une vie, un enfant qui a besoin de nous. Et notre tâche consiste à l’ouvrir au monde et à nous ouvrir avec lui. Aidons-le, aidons-nous à accueillir joies et tristesses, beautés et laideurs, amour et haine, inhérentes à ce monde.
Chaque naissance ouvre à une vie nouvelle. Mais au sein de notre propre vie, et en mémoire de ce mystère de Noël sans cesse renouvelé, nous pouvons nous laisser renaître à un amour plus fort, plus vrai, plus libre. Nous pouvons prendre soin de nos fragilités et de nos pauvretés pour que la lumière de la vie en estompe les aspérités. Nous pouvons prendre ce petit enfant par la main et l’accompagner sur le chemin de la liberté, cette liberté que l’on ne peut pas confiner.
Je partage volontiers avec vous quelques versets de l’hymne « Qui peut me dire l’endroit » (Chœur des sœurs de l’Assomption de Paris)
« Qui peut me dire pourquoi
Jésus le Seigneur est né ?
Vois, Jésus prend naissance
Pour toi qui commences
D’ouvrir ton cœur et tes mains
Pour changer la vie de tes frères ;
Pour toi, Jésus prend naissance. »
Barbara Walter, de la communauté
L’Évangile de ce 24 décembre rapporte la prière formulée par Zacharie au moment de la naissance inespérée de son fils Jean. C’est un Psaume qui sort de sa bouche, psaume repris chaque jour depuis par des milliers de croyants dans l’office des Laudes :
« Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël,
Parce qu’il a visité son peuple… »
Nous l’avons entendu ou chanté tant de fois que nous pouvons en oublier l’intensité et la richesse ! Zacharie se redit tout d’abord qu’il doit tout à Dieu, la force, le salut, l’amour, l’alliance, l’assurance de sa présence dans sa vie… Chacun de ces mots ouvre toute une perspective, rétroactive et pleine d’espérance… Marie en fera autant avec son chant du Magnificat. Ce sont autant d’action de grâces qui viennent nous offrir les mots qui parfois nous manquent…
Zacharie se tourne ensuite vers son enfant, Jean, qu’on appellera plus tard le Baptiste, pour exprimer sa conviction, sa foi, que selon la promesse de l’Ange cet enfant va jouer un rôle capital dans l’histoire d’Israël… Réflexe normal d’un père devant son enfant, dont Barbara dans l’éditorial de cette lettre disait que « …chaque naissance nous ouvre à une vie nouvelle ». Et nous savons, o combien, que cette foi s’est vraiment réalisée !
Alors ne craignons pas de chanter ce Psaume, de le répéter sans fin, en nous penchant aujourd’hui comme jamais sur le berceau de l’humanité…
Père Georges Cottin sj