François-Xavier est un compagnon de route d’Ignace de Loyola, fondateurs de la Compagnie de Jésus.
Saint François-Xavier
Jean Miler sj
Allez! De toutes les nations faites des disciples. François-Xavier a entendu cet appel du Seigneur dans l’obéissance à la parole d’envoi d’Ignace. Le Roi du Portugal demandait des jésuites pour la mission des Indes. Ignace choisit François-Xavier: Va! Et enflamme le monde lui dit-il, connaissant le désir enflammé de son compagnon pour le salut des hommes.
Baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé. Qu’est-ce que Jésus a appris aux disciples qu’il envoie ? Un catéchisme ? Un code de lois et de règlements ? Certes, il y a le Sermon sur la montagne avec la radicalité de ses exigences : Aimez vos ennemis. Faites du bien à ceux qui vous persécutent. Mais surtout, il leur a enseigné un style de vie. Avec Jésus, les disciples ont découvert une manière d’être au monde et en relation. En le suivant sur les routes de Galilée jusqu’à Jérusalem, les disciples ont appris à être avec lui et à le connaitre : son attention aux petits et aux pauvres, son étonnement et son admiration en percevant la foi d’un centurion ou d’une femme cananéenne, sa douceur et son humilité. Les disciples ont découvert Jésus et ils l’ont aimé. De manière imparfaite, certes, comme Pierre qui, au seuil, de la Passion déclare à Jésus : si tous t’abandonnent moi, je serai avec toi. A travers la nuit et dans la lumière de Pâques, Pierre vit un grand retournement. Il découvre que ce n’est pas lui qui est avec le Christ mais que le Christ est avec lui.
François-Xavier a vécu un tel retournement au pied du Christ en croix. Il s’est découvert aimé personnellement de Dieu et toutes ses énergies, ses désirs de grandeur et de réussite, tout son dynamisme, ont été convertis, ordonnés au service des autres et de la manifestation de la gloire de Dieu. Cela l’a conduit jusqu’aux portes de la Chine, enseignant et baptisant des hommes, des femmes et des enfants par centaines (à tour de bras, pourrait-on dire, car quand un chef de village entendait la parole de l’Évangile, tous les habitants recevaient aussi le baptême). L’époque n’était pas au dialogue inter-religieux et François-Xavier n’avait aucune considération pour les cultes et divinités des païens. Il ne connaissait pas, le plus souvent, la langue de ceux qu’il rencontrait et il utilisait des interprètes. A ces nouveaux fidèles, il apprenait à aimer leurs ennemis et à réciter le Pater, le Credo, l’Ave Maria et autres prières vocales en latin. Autre époque. Et cependant la vie du Royaume passait à travers son style et sa manière d’être : son humilité et sa bonté, son désir que tous se découvrent aimés de Dieu, de manière unique.
Allez! De toutes les nations faites des disciples. Jésus envoie les disciples, dont nous sommes, vers les extrémités de la terre, au-delà de leurs frontières, – d’ailleurs souvent bien proches, au seuil de notre porte – à la rencontre des hommes et des femmes. C’est dans cette rencontre qu’ils font l’expérience de Sa présence au milieu d’eux. Je suis avec vous, tous les jours, jusqu’à la fin du monde. Non pas comme quelqu’un qui les accompagne et les suit mais comme quelqu’un qui les précède. C’est cette présence du Christ et de son Esprit auprès de celles et ceux vers qui ils sont envoyés que les disciples sont appelés à discerner.
François-Xavier avait reçu ce don au plus haut point, discerner le visage du Christ et la source vive de l’Évangile dans le cœur de ceux qu’il rencontrait. En ce jour de la fête de François-Xavier, nous pouvons prier les uns pour les autres et pour nous-mêmes afin que cette grâce nous soit donnée toujours davantage. Amen.
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